En 1864, le siège de la Matica srpska est passé du Tekelijanumde Pest au Platoneum de Novi Sad. C’est depuis ce temps que cette ville est aussi connue sous le nom d’Athènes serbe, appellation qui lui a été attribuée parce qu’on considérait qu’elle était le siège d’une institution qui regroupait les plus grands sages et les plus grands savants. Avec le temps, ce rapport s’est accentué. La Matica srpska est devenue symbole de société civile et de grande culture, société de civilisation et de bienfaisance. Cependant, elle a été et est restée accessible à tous. Ses fondateurs (le jeune doctorant Jovan Hadžić et les riches hommes d’affaires : Đorđe Stanković, Josif Milovuk, Jovan Demetrović, Gavrilo Bozitovac, Andrija Rozmirović et Petar Rajić) ainsi que les premiers donateurs vivaient dans différents milieux de Vienne à Temišvar et de Dubrovnik à Pest. Ils appartenaient à différentes classes sociales. Les donateurs et les membres de la société Matica srpska étaient Miloš Obrenović, souverain de Serbie, son frère Jevrem, Sava Popović Tekelija, membre de la noblesse, Jovan Nikolić de Rudna, baron, Petar II Petrović Njegoš, souverain du Monténégro, des membres de la famille royale Karađorđević, des écrivains, des tribuns du peuple, des hommes de science à renommée mondiale, comme Mihajlo Pupin, mais aussi des citoyens moins connus qui soutenaient de leurs dons la mission civilisatrice de la Matica srpska. Ils partageaient une idée noble, celle de créer une seule et unique « ruche », et la conviction que de servir l’honorable Matica srpska était un honneur. Cette opinion était celle de milliers de gens. Parmi eux, il y avait aussi des membres d’autres nations. C’est justement grâce à un grand soutien du peuple que la Matica srpska a été pendant un certain temps la fondation la plus riche de Hongrie. Des projets primordiaux pour la standardisation de la langue serbe et le développement de diverses disciplines scientifiques ont été financés grâce aux fonds de la Matica  srpska. En même temps, cette société s’est occupée de l’éducation d’écoliers et d’étudiants doués et a ainsi contribué à la création d’une élite intellectuelle serbe.